Témoignage Espérance
"Je m'appelle Esperance MASIMANGO. Je suis agée de 24 ans. Je suis diplomée d'Etat et j'ai fait la section pédagogique. Je vis à Bukavu dans la commune de Kadutu. Mon père s'appelle Damas et ma mère Christine. Mon père a abandonné ma mère alors qu'elle était enceinte de moi. Ma mère est morte quand j'avais 3 ans, suite à cette peine qu'elle a porté toute sa vie.
Ma grand-mère m'a élevé mais quelque temps après elle aussi est décédée. Alors, je me suis retrouvé chez ma tante à 10 ans et où je vis jusqu'aujourd'hui. Mon père ainsi que les enfants qu'il a eu avec une autre femme ne m'ont jamais reconnu. Cela a été mon véritable cauchemar en grandissant. Voir un père à qui on dit bonjour et c'est l'indifférence qui t'accueille, est la chose la plus cruelle dans la vie. J'aurai souhaité faire la médecine à l'université comme les autres jeunes ambitieux de mon âge mais la discrimination dont j'ai été victime ne me l'a pas permise. Je suis resté pendant longtemps dans mes peines sans rien faire après mes études secondaires. La Fondation Etoile a été mon refuge, une deuxième famille. J'y ai appris beaucoup de choses qui ont contribué à mon épanouissement : D'abord à faire le tissage des paniers, la formation en secrétariat, la couture ; je fais aussi le dessin pour ne pas rester stressée. J'ai fais ce dessin par exemple pour exprimer la femme que je vais être, une femme joyeuse. Avoir la paix du Cœur, avoir la possibilité de satisfaire à ses besoins, réduire les difficultés de la vie...
J'aime que toute personne qui voit cette photo arrive à se créer une joie de vivre et d'avoir le sourire. En grandissant je n'avais pas la joie de vivre mais depuis que j'ai commencé à dessiner j'ai appris à transmettre mes sentiments de joie sur mes dessins sans pour autant arrêter. "Que toute personne qui se trouve en difficulté apprenne à approcher les autres pour se sentir mieux ; que celui qui a un travail apprennes à l'aimer. Et que celui qui échoue ne s'arrête pas mais continue d'essayer jusqu'à réussir car je suis ce modèle des personnes qui ont échoué et ont appris à se relever.
A la fondation je viens aussi faire la permanence dans notre bureau comme volontaire au secrétaire et dans notre boutique de vente de nos œuvres d'art. J'ai trouvé une autre famille ici où on croit en moi, en mes aptitudes malgré mon niveau de vie. Je crois en mon avenir et j'aspire à devenir aussi un bon parent pour mes enfants afin de les empêcher de vivre le traumatisme que j'ai connu. Je me dis chaque être même un pauvre a droit de vivre une vie heureuse."
Quelques images de la vie menée à la Fondation Etoile
Des activités organisées à la fondation depuis avril 2018, Esperance est parmi les rares filles qui ont tenu jusqu'au bout à participer avec détermination et bravoure aux formations. Elle a suivi également une formation de deux mois en secrétariat de direction. Elle peut vendre ses œuvres exposées dans la Cantine de la Fondation « Nsimire'Eka » c'est-à-dire « j'aime chez nous » en français. Mais son souhait est d'exceller encore grâce aux opportunités qu'elle peut trouver sur son chemin...